Deux femmes aux cheveux blancs

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Il y a un souvenir que je souhaite partager avec vous : le vécu de deux femmes. J’ai croisé ces dernières à un salon de "Bien-être" auquel j’ai participé il y a quelques mois de cela. Pendant un temps qui m’a paru tout à la fois court et long, en toute confiance, l’une comme l’autre m’ont faite dépositaire de quelques bribes de leurs histoires où sévices psychologiques, maltraitances maternelles, violences conjugales, détestation parentale et répétitions de schémas transgénérationnels sont venus violemment s’échouer à mes oreilles. Au-delà de leur itinéraire de vie chaotique, c’est bien un autre point commun qui m’a donné envie de vous livrer leurs confidences : leur volonté farouche d’être libre et l’acharnement féroce dont elles ont fait preuve pour arriver à leur but.

À grands coups de révélations, de psychanalyse, d’explications au goût de règlements de comptes et de pardon tacite sur un lit de trépas, chacune a pu peu à peu tracer et définir son chemin vers sa propre liberté. J’ai compris à travers l’intensité de leur confession que petit à petit, elles prenaient conscience de ce qu’elles avaient traversé tout autant que les épreuves à venir pour tenter de connaître durablement l’apaisement. Je me suis employée, pour ma part, à leur dire leur courage, à leur rappeler leur force ainsi que le respect qu’elles m’inspiraient. C’est à peine si toutes deux ont reconnu et accepté mes propos, l’une en était presque gênée d’ailleurs.

J’admire et admirerai sans cesse ces deux (presque) inconnues d’une autre génération. Cette génération, où il était de meilleur ton de se passer sous silence plutôt que de parler, celle où l’on se devait d’obéir voire de subir plutôt que d’agir de sa propre volonté, de ce temps-là où il paraissait plus simple de se plier à des devoirs bien plus qu’à des droits. Ce droit, elles, elles l’ont pris. Il a surgi du plus profond d’elles-mêmes, de leur intime qui ne pouvait plus se taire sous peine de perdre la vie. Le droit à vivre librement. Un grand MERCI à elles d’avoir débroussaillé cette voie, celle de nous démontrer qu’il n’y a pas d’âges pour devenir sujet de sa propre existence et qu’aucun schéma, si archaïque soit-il, n’est insurmontable.

Je me fais dans le récit de ces deux belles rencontres, l’humble messagère de ces parcours qui restent, à mon sens, des valeurs d’exemple à connaître et surtout à relayer.

C’est le titre de mon ouvrage qui a fait ralentir le pas des sexagénaires devant mon stand. « Enfin Libre ». Tout à la fois provocateurs, évocateurs et perturbateurs, les mots ont, une fois de plus, fait sens et lien. La preuve (qui n’a plus rien à démontrer) que ceux et celles qui « doivent » m’aborder ne le font jamais par hasard.

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