Merci du fond du cœur

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Message d'un lectrice : 

« J’ai fini le livre ‘La quête de la Liberté intérieure’. J’ai mis du temps, mais j’avais besoin de le prendre pour apprendre et bien intégrer ce qui était écrit. Cela m’a permis de découvrir en moi des maux qui existaient depuis mon enfance, mais que je n’arrivais pas à décrire. À travers ce livre, je pense avoir compris certaines réactions, certaines émotions qui parfois me submergent…. Merci du fond du cœur. ». 

A. 

Il existe des moments de grâce, des moments dans lesquels le temps se pare d’éternité. Il y a peu, des minutes de ces instants bénis se sont, telle une bruine d’étoiles, dispersées sur mon existence. Elles ont réchauffé mon cœur, colorié mon âme de bonheur. Ce sont les mots de A. qui ont délicatement poussé cette joie jusqu’au seuil de ma nuit ; ces propos sont le fruit de sa lecture de « La quête de la liberté intérieure ». A., je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vu, elle est entrée dans ma vie sur la pointe des pieds de la bienveillance comme personne (mis à part mes proches) n’avait su le faire jusqu’alors, depuis septembre, l’annonce du cancer. Alors que la maladie, tel un tsunami, déracinait violemment ma vie à la quiétude de l’ordinaire, elle a su et sait être présente. Ses préoccupations qui ne faiblissent jamais, ses sollicitations patientent, ses intentions à mon égard nichées dans son habituel, tout m’ait d’un doux et précieux réconfort. Elle est une personne comme peu de gens savent être, une femme qui a à cœur l’intérêt de l’autre, qui a chevillé au corps l’amour pour autrui et la nécessité du bien être de ses proches quitte à parfois s’oublier elle-même.

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre A. et Germaine la grand-mère de mon mari. Je la revois encore le visage rougi de fatigue hacher avec minutie du persil sur les œufs mimosas du déjeuner alors que la vaisselle de la préparation du repas déborde de l’évier. Elle faisait de même à chaque moment de fête, telle une enfant, la langue au bord des lèvres, car s’appliquant à ne pas dépasser les courbes d’un nuage qu’elle colorie de bleu, avec précaution, elle frisait entre ses grands ciseaux de couturière le bolduc qu’elle prenait soin de disposer sur chaque cadeau qu’elle distribuait. Il m’a fallu de longues années pour comprendre que tous ses gestes, toutes ses petites attentions étaient mués par une unique émotion. L’amour avec un A majuscule. 

Une fois l’émoi de la découverte des propos de A. passés, je n’ai pu m’empêcher de penser que coucher mon travail sur le papier pendant d’interminables jours n’avait pas été vain, que mes larmes n’avaient pas décoloré l’encre pour rien, que mes luttes avaient été utiles et ce bien au-delà de mon propre bénéfice. J’ai transformé mes batailles en victoires. Et puis, toujours fidèle à moi-même, au milieu de la nuit une autre réalité a froissé les dernières heures de mon sommeil, le leitmotiv « je pourrais rajouter ça parce que ça et encore ça » tournait en boucle dans mon esprit, le piétinait. « Le ça » c’est la trahison et ses conséquences, une blessure (cf. « La quête de la Liberté intérieure) que je porte et dont je ne suis en rien responsable. Le cancer l’a mis en maux, peu à peu, je le retraduis en mots. Je complète encore et encore les vides de mon histoire. Je n’écrirais plus sur cette dernière aussi passionnante que tourmentée soit-elle, je suis lasse, trop fatiguée pour entreprendre un tel voyage, je reste à quai, range soigneusement la clé de la consigne de mon épopée familiale où loge le passé et ne mets mon énergie que dans la guérison, dans la vie pour combattre ce qui m’a empoissonné jusqu’à l’aube d’avant-hier. Comprenne que celui et celle qui sait.

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