L’égo spirituel

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Suite à une publication découverte sur FB, j’ai eu envie de réfléchir autour de l’égo spirituel. C’est un texte de Mooji qui est un maitre spirituel jamaïcain qui en est l’auteur. Je vous le livre.

Si vous pensez que c’est plus « spirituel » de devenir végétarien, acheter des aliments bio, pratiquer le yoga et méditer,  mais qu'ensuite vous vous retrouvez à juger ceux qui ne font pas toutes ces choses, vous êtes tombés dans un piège de l’égo.

Si vous pensez que c’est plus « spirituel » d'aller à vélo ou avec les transports publics au travail, mais qu'ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui vont dans la voiture, vous êtes tombés dans un piège de l’égo.

Si vous pensez que c’est plus « spirituel » d’arrêter de regarder la télé parce qu’elle annule le cerveau, mais qu'ensuite vous vous retrouvez à juger ceux qui la regardent encore, vous êtes tombés dans un piège de l’égo.

Si vous pensez que c’est plus « spirituel » d’éviter de lire des journaux et des magazines de potins, mais qu'ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui les lisent, vous êtes tombé dans un piège de l’égo.

Si vous pensez que c’est plus « spirituel » d’écouter de la musique classique ou les sons de la nature, mais qu'ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui écoutent la musique commerciale, vous êtes tombés dans un piège de l’égo.

Il faut toujours faire attention au sentiment de la « supériorité ». Il est en effet l’indice le plus important que nous ayons pour comprendre que nous sommes dans un piège de l’égo.

L’égo se cache habilement dans des pensées nobles comme celui de commencer un régime végétarien ou d’utiliser le vélo pour ensuite se transformer en sentiment de supériorité vis-à-vis de ceux qui ne suivent pas le même chemin « spirituel ».

Après avoir lu ce texte, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement entre cet égo spirituel et certaines publications parcourues sur FB. En effet, à plus d’une reprise, il m’a été amené de découvrir que certains brandissaient leur (nouvelle) manière de vivre et de penser tel l’étendard de la vérité. Ou plutôt devrais-je écrire : de leur vérité. Aucune remarque, pas plus que la vision des choses sous un prisme différent semble pouvoir ébranler, même à minima, les convictions de ces femmes et ces hommes paraissant, d’après leurs dires, avoir dû traverser l’enfer pour arriver à mettre en lumière la manière d’être et d’agir pour être pleinement heureux. Cela fait-il d’eux des survivants, des rescapés de leur propre vie ? Oui peut-être, probablement même. Leurs parcours, leurs souffrances, leurs expériences doivent-ils être alors érigés tels des modèles et des références incontournables. Non. Définitivement non. Dans le même esprit, j’ai pu lire des commentaires mettant en avant la « supériorité » d’une formation de coaching dispensée par David Laroche. Cet état de fait ne s’appuyant sur aucun critère de comparaison rationnel et n’évoquant même pas ledit enseignement mis en parallèle à celui de l’« entrepreneur du bien-être », il est aisé de comprendre que ce raisonnement ne repose que sur des matières mouvantes. Du sable et des croyances. Petit aparté. Il est intéressant de savoir que David Laroche a fait l’objet de signalements auprès de la Mivilude ( Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires).

Ce qu’il faut bien comprendre pour évoluer au mieux, c’est que chaque histoire de vie, chaque formation de coaching, chaque ouvrage de développement personnel, chaque témoignage demeurent être uniques. Et que ce qui correspond à l’un pourra laisser indifférent l’autre. C’est comme ça. Dans la même idée, il est nécessaire de conserver à l’esprit que des études tout comme des témoignages de vie peuvent avoir valeur d’exemple voire servir de modèle pour comprendre, réfléchir sur soi-même et même être des leviers positifs, mais en aucun cas, ils ne doivent et ne peuvent être brandis telle la Solution Unique avec un S et un U majuscules. Entreprendre en se sens, évite de se prendre les pieds dans le tapis de la pensée unique, celle que certains, de plus en plus nombreux d’ailleurs, tentent d’imposer. Ces « certains » comme je les nomme aiment à se glisser dans ce courant de bien-pensance aussi poisseux que dangereux. Réfléchissant encore, je me pose une autre question. Une dérive de ces égos spirituels en action ne serait-elle pas un formatage des cerveaux, un asservissement en règle qui ne dit pas son nom ? Contrôler et manipuler. Contrôler et manipuler par le biais de séminaires, de conférence, de thérapies, etc… avec la clé des promesses aussi flatteuses que des coûts financiers élevés à engager.

Notre égo, qu’il soit spirituel ou non, dois être, comme le précise le psychiatre Christophe André, un mal nécessaire, comme un véhicule de location. Nous avons besoin de lui pour traverser la vie, tout comme nous avons besoin d’un moyen de locomotion pour nous déplacer d’un point à un autre. Sur les routes de la vie, il y a des véhicules plus polluants que d’autres : de gros 4x4 qui consomment beaucoup d’essence, qui veulent qu’on les regarde et qu’on les laisse passer, et à l’autre extrême, des petits vélos qui ne polluent pas et ne font pas de bruit. Il me semble qu’on ne peut pas se débarrasser de l’ego, le balancer par la fenêtre, mais qu’on peut juste s’assurer qu’il ne soit pas trop polluant pour les autres et pas trop coûteux pour nous (en énergie, en soins, en entretien). Pour aller dans le sens de cette métaphore, il est possible de diminuer cet égo et, pour se faire, il est nécessaire de s’aimer, de faire preuve d’humilité, de savoir être indulgent avec soi-même, c’est-à-dire de s’accepter avec ses qualités, ses défauts, ses failles, ses lacunes et ses potentiels. Il ne faut pas oublier bien sûr de faire preuve de bienveillance ainsi que de respect autant envers soi-même qu’envers autrui. Pour conclure, il faut bien assimiler le fait que chacun d’entre nous est à des étapes différentes et donc à des degrés de conscience différents de notre développement. Et qu’en sens, il est nécessaire de ne pas se prévaloir comme sachant plus ou mieux que les autres. De ce fait, chacun se doit de faire de son mieux pour évoluer sans juger, se comparer, ni encore une fois, faire le triomphe de ce qu’il est.

Pour étoffer cette conclusion, je reprendrai une citation de Osho (un maitre indien spirituel).

« Rappelez-vous que vous êtes essentiels. Personne n’est supérieur et personne n’est inférieur. Personne n’est plus haut et personne n’est plus bas. Tout se complète ».

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