Edition

L’addition des violences

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

- Vous en prendrez bien une autre ?
- Une quoi ?
- Une tranche de vie, un petit morceau de mon existence.

Il est nécessaire de se référer à mon précédent billet d’humeur afin d’appréhender les premières lignes de celui-ci.
Douze mois se sont écoulés depuis le départ de ma fille partie poursuivre ses études dans une région éloignée de plus de trois heures de notre domicile. Malgré la satisfaction de pouvoir cocher la case « voler de ses propres ailes » inscrite sur notre feuille de route parentale cent fois froissée et défroissée, j’ai vécu ce départ telle une violence inouïe. Il m’a fallu faire le deuil de ce quotidien où il me suffisait de prononcer le prénom de mon ainée, pour la voir, lui parler, la serrer dans mes bras tout autant que ranger au creux de mes souvenirs mille autres habitudes (plumes, branches, brins de mousse) qui ont fait au fil du temps la singularité de notre nid, de nos liens. Ces renoncements ancrés dans un quotidien banal tenaient en son bras ma réalisation que plus rien ne serait comme avant. La cellule familiale se transformait, évoluait. Tourner encore et encore les pages noircies de l’histoire ne servait à rien. Je devais me résoudre à accepter ce qui ne serait plus, à m’approprier un autre présent.

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Parce que c’était elle, parce que c’était moi

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Au fil des trop multiples saisons, telle une posologie médicamenteuse auto-prescrite, je me contentais de cette relation sans me poser de questions, était persuadée qu’elle m’amenait toujours et encore du bien. Seulement voilà, ce bien qui m’avait, dans les premiers temps, fait grandir, déclouer les fenêtres de mon existence planter dans mes habitudes et mes croyances d’antan, s’étiolait. Je subissais la relation, y laissais trop consumer des bouts de ce que j’aspirais à être, j’avais grandi, vieilli, ouvert les yeux en grand. Nos échanges au goût de plus en plus amer, ne me procuraient plus de plaisir, pire m’inspiraient de l’aigreur, j’avais l’impression d’être reléguée à la place d’une bénévole d’une association d’aide par l’écoute.
 

Christophe André indique « Se dire libre est présomptueux, mais travailler chaque jour à se libérer de ce qui nous fait mal, voilà un chemin possible ». Alors parce qu’une relation est comme une valse, qu’elle se danse à deux, une fois détournée de l’écran, il m’avait fallu réfléchir sur moi-même, sur le pourquoi j’étais demeurée si longtemps dans cette histoire alors qu’elle ne me nourrissait plus, mais encore pourquoi je m’étais tue, pourquoi j’avais supportais, pourquoi j’avais été trop souvent bien plus dans le besoin que dans l’envie.

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Mise en ligne d'une vidéo pour la Précampagne de mon dernier livre !

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Dans le cadre de la mise en place de la précampagne pour la sortie de mon dernier ouvrage "Qu'est qu'on va bien pouvoir faire de toi !" avec les éditions Maïa, j'ai réalisé une petite vidéo d'accroche. Bon visionnage !

 

 

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La peur

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Cela n’aura échappé à personne qu’une des émotions à laquelle nous avons tous été confrontés pendant la pandémie est la peur. La peur d’être malade, celle de souffrir, celle de perdre un proche, celle d’être isolé. Toutes nous ramènent à une seule, une archaïque. La peur de mourir. Au fil des mois, cette crainte de disparaître, fondée ou non, face à un ennemi invisible a été entretenue de manière magistrale par les médias pour faire du buzz, par ceux qui nous gouvernent pour nous soumettre. Dans l’ombre des pouvoirs et des intérêts autant communs que partagés, je ne peux qu’imaginer que de sombres liens de complicité se sont tissés entre les deux parties. Même si je pense que l’objectif de nos dirigeants n’était pas dès le début d’utiliser cette peur pour faire obéir une majorité d’entre nous, l’idée a germé dans leurs esprits de fous au cours des semaines, des variants et des obéissances.

Pour manier au mieux cette arme par destination, le sentiment a été, dans un premier temps, véhiculé par le biais d’un décompte macabre, celui des personnes décédées du COVID dénombrées chaque soir par un individu au féroce surnom de croque-mort. Happés par l’écran de télévision, des milliers de Français s’absorbaient dans son ton de voix monocorde, engloutissaient ses chiffres, ses recommandations dans le même temps que leur potage refroidi. Elle a ensuite été relayée par des sachants, avec, accrochées aux lèvres, des menaces dégoulinantes d’une fin imminente de l’espèce humaine si l’on ne portait pas le masque, si l’on n’utilisait pas régulièrement du gel hydroalcoolique, si l’on ne respectait les distanciations sociales, si l’on ne se pliait pas au télétravail, si l’on partageait le repas de Noël à plus de six convives par tablée, et si, et si. Quelques mois plus loin, ces mêmes personnes proclamaient haut et fort que le danger serait déplacé dans le rayon des mauvais souvenirs dès lors que la majorité des habitants de l’hexagone serait vaccinée par une substance providentielle. Deux injections espacées d’à peine deux mois.

Alors que beaucoup nous avaient juré la main droite posée sur le Vidal, la gauche sur le portefeuille nourri par les laboratoires, que ces dernières suffiraient à éradiquer le malin, l’obligation d’une troisième dose a surgi sur des bases aussi opaques que l’efficacité du produit proclamé comme miraculeux. Il y a eu par la suite de multiples mensonges diaboliques, pas moins de revirements pernicieux comme bon nombre de suppressions des libertés pour tenter de maintenir cette crainte tel un rapace au-dessus de proies, nos existences de plus en plus malmenées.

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Le développement personnel est-il possible dans le couple ?

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

J’avais envie pour cette nouvelle chronique d’aborder une étude de situation. L’idée m’est venue d’une publication repérée sur FB, celle d’un homme posant la question suivante : « Peut-on faire du développement personnel quand on est en couple ? ». De prime abord, l'interrogation peut paraître futile, et même apparaître comme peu intéressante. Mais en réfléchissant plus avant, elle met en avant l’avantage de savoir comment un désir d’évolution, de changement, de cheminement (à chacun d’adopter les termes qui lui conviennent) peut se présenter, voire s’imposer à et en nous.
Pour mieux comprendre, voici quelques-uns de ses propos. Dans un premier temps, cette personne exprimait le fait « qu’elle se mettait des barrières dans son couple » sans fournir plus de détails puis que, je cite « pour le bien de celui-ci ( de son couple), il fallait se libérer un jour » et prétendait enfin que la plupart des gens agissaient comme lui. Sur cet ultime point, il est envisageable d’imaginer que certainement bousculé par ses états intérieurs tout autant inconnus qu’interrogeant, cet homme se rassurait aussi bien qu'il le pouvait. En effet, penser qu’il n’était pas seul dans cette situation paraissait être, pour lui, une option réconfortante. À travers ce cas de figure, on peut voir qu’il est possible d’agir de différentes manières lorsqu’une force ancrée au plus profond de soi-même vous place au pied du mur, celui de votre prise de conscience. Cette dernière provoque alors réactions, questionnements et controverses face auxquels il n’existe pas de mode d’emploi du comment procéder. Phénomène aussi attirant que mystérieux, mais, qu’à mon avis, il serait délicat d’écarter voire d’ignorer.

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Changer, c’est commencer une révolution

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Telle une continuité de mon billet d’humeur précédent, j’avais envie de coucher sur le papier (ou plutôt sur l’écran) quelques analyses concernant les publications de demandes d’aides, de conseils, que j’ai tout à loisir de parcourir sur les groupes de développement personnel. En effet, à bien les lire, presque à les disséquer, ces confidences à ciel ouvert démontrent beaucoup plus de choses sur ceux qui les postent, que les apparences veulent bien le laisser paraître. Alors oui, mon unique référence pour mes écrits sera encore une fois les réseaux sociaux. Mais ceux-ci ne seraient-ils en passe d’être le reflet de « la vraie vie », puisqu’il faut bien l’avouer, la vraie vie, celle de dehors, n’existe plus vraiment. C’est juste qu’elle fait semblant, et ce depuis des mois.
Pour en revenir au cœur du sujet, je me suis tout d’abord penchée sur les publications du dimanche soir. Au-delà d’exprimer un mal-être, ces dernières dégagent un blues, un vague à l’âme (sans doute) chronique qui amènent les personnes à déposer leur mal-être que l’on peut presque deviner, entre les mots et les non-dits, existentiel. Ces écrits, je les pressens souvent empreints d’espoirs tout autant que de résignations. Un espoir chevillé au corps, une résignation agrippée aux tripes. Qu’est-ce qui m’amène à penser une telle conclusion ? Un remerciement laconique presque retenu et encore quand il existe, une impression floue aux allures de réalités d’être moi-même aussi passée par là.

 

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La soupe est servie

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Les quelques chuchotements se raréfièrent pour finir étouffés dans le bruissement des étoffes grossières qui jaillirent de nulle part. Frôlant le ciment grisâtre, les ombres encapuchonnées déposèrent dans une volonté impatiente masquée à grand peine, d’imposantes marmites fumantes au milieu des tablées. Une fois débarrassées de leurs poids lourds, les formes oblongues quittèrent l’endroit, entrainant dans leur sillage un courant d’air aussi furtif que glacial qui ébranla sans difficulté les lustres lourds à la lumière empoussiérée. Nul convive n’osa se hasarder à une quelconque gesticulation, pas plus qu’à la moindre pensée. Des toussotements maladroitement étouffés dans des mouvements de mains désordonnés transpercèrent peu à peu le silence. Bien vite, des hoquets de plus en plus vifs, alimentés par les fumées âcres des larges orifices sombres, prirent le relais. Contraint de battre en retraite, le silence ne trouva plus aucun recoin pour s’enfouir. Encouragés par un vacarme de plus en plus conséquent, certains se retirèrent brusquement du bord de la table dans un tapage désordonné de pieds de chaise. D’autres immobiles, la majorité, semblaient ne pas pouvoir détacher leurs attentions du centre de la table. Dans une faible hésitation, les plus résignés de ces derniers poussèrent fébrilement leur assiettes tremblotantes vers les relents refroidis. Quelque furent les diverses et confuses réactions, tous savaient ou tout au moins devinaient, que ce bouillon aux taches grasses et aux légumes blanchâtres était une allégorie. Celle de la peur.

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Billet d’humeur post confinement

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Il y a quelques jours de cela tandis mes oreilles entendaient sans réellement les écouter les dernières nouvelles sur la pandémie, actualités aux effluves rances, je tentais de ranger, entre le presque dernier ouvrage de Jean-Christophe Grangé et l’indémodable « La folle allure » de Christian Bobin, quelques exemplaires de mon dernier ouvrage. Il fallait bien l’admettre, ces informations égrenées sur le ton d’une oraison funèbre, malgré une volonté aussi acharnée qu’opiniâtre de ne pas vouloir les assimiler, arrivaient à pénétrer le moindre atome de mon être. Elles étaient comme ces musiques d’ascenseur capables de vous marteler la tête pendant de trop longues heures : aussi poisseuses qu’horripilantes. Mes yeux se sont alors posés sur le titre : La Quête de la Liberté intérieure. Dans le même temps, une question s’est érigée dans mon esprit telle une banderole de manifestation aux majuscules démesurées, presque grotesques. « Était-ce le moment ? ».

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Billet d’humeur de confinement

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

J’espère que je vais pouvoir le terminer celui-ci.

Terminer quoi ? Ce billet d’humeur.

Pourquoi ? Parce que depuis le début du confinement ma volonté semble se livrer un bras de fer enragé avec mon esprit. Tour à tour et selon les circonstances, l’un terrasse l’autre, le second esquive le premier, les deux se piétinent, souvent allégrement, avec comme unique objectif un passage en force pour tenter d’atteindre la plus haute marche du podium de ma médiocre satisfaction, tout ceci dans un climat malsain où tout finit par totalement m’échapper.

Alors petit à petit, je tente (non sans mal) de discipliner ces deux entités et j’avance !

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Deux femmes aux cheveux blancs

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Il y a un souvenir que je souhaite partager avec vous : le vécu de deux femmes. J’ai croisé ces dernières à un salon de "Bien-être" auquel j’ai participé il y a quelques mois de cela. Pendant un temps qui m’a paru tout à la fois court et long, en toute confiance, l’une comme l’autre m’ont faite dépositaire de quelques bribes de leurs histoires où sévices psychologiques, maltraitances maternelles, violences conjugales, détestation parentale et répétitions de schémas transgénérationnels sont venus violemment s’échouer à mes oreilles. Au-delà de leur itinéraire de vie chaotique, c’est bien un autre point commun qui m’a donné envie de vous livrer leurs confidences : leur volonté farouche d’être libre et l’acharnement féroce dont elles ont fait preuve pour arriver à leur but.

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