Parce que c’était elle, parce que c’était moi

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Au fil des trop multiples saisons, telle une posologie médicamenteuse auto-prescrite, je me contentais de cette relation sans me poser de questions, était persuadée qu’elle m’amenait toujours et encore du bien. Seulement voilà, ce bien qui m’avait, dans les premiers temps, fait grandir, déclouer les fenêtres de mon existence planter dans mes habitudes et mes croyances d’antan, s’étiolait. Je subissais la relation, y laissais trop consumer des bouts de ce que j’aspirais à être, j’avais grandi, vieilli, ouvert les yeux en grand. Nos échanges au goût de plus en plus amer, ne me procuraient plus de plaisir, pire m’inspiraient de l’aigreur, j’avais l’impression d’être reléguée à la place d’une bénévole d’une association d’aide par l’écoute.
 

Christophe André indique « Se dire libre est présomptueux, mais travailler chaque jour à se libérer de ce qui nous fait mal, voilà un chemin possible ». Alors parce qu’une relation est comme une valse, qu’elle se danse à deux, une fois détournée de l’écran, il m’avait fallu réfléchir sur moi-même, sur le pourquoi j’étais demeurée si longtemps dans cette histoire alors qu’elle ne me nourrissait plus, mais encore pourquoi je m’étais tue, pourquoi j’avais supportais, pourquoi j’avais été trop souvent bien plus dans le besoin que dans l’envie.

Ces interrogations en habit d’apparat de prise de conscience étaient des signaux à bas bruit à même de démontrer que la liberté intérieure est une quête de (presque) chaque moment de la vie. Bien évidemment, tous mes questionnements ont en partie leurs réponses : la nostalgie aux senteurs de pain d’épices flottant dans l’air de nos après-midi à refaire le monde, la crainte d’être délaissée sur le bord de la route mes larmes dégoulinantes sur mon statut de meilleure amie anéanti, l’espoir de pouvoir à nouveau confier mes maux, hurler mes joies, partager mes doutes et bien plus encore. Mon évolution m’a fait comprendre que mon attente insatiable de reconnaissance, ma peur de l’abandon qu’autrui comble toujours et encore mes manques était tissée de fils d’illusion. Hier, presque à une autre époque, mon amie avait œuvré de son mieux pour accompagner mes travers et panser mes fêlures, moi aussi j’avais fait mon bout de chemin en ce sens, il ne tenait qu’à moi de le poursuivre de manière différente et pour cela il m’était indispensable de lâcher-prise sur de chimériques attentes.

 

Toute évolution peut passer par des étapes douloureuses avec à la clé des décisions complexes à entreprendre, mais cela demeure être nécessaire pour évoluer. J’ai pleinement réalisé le bien-fondé de mon entreprise bien longtemps après mon passage à l’acte, je ne le regrette pas et suis convaincue que cela me permet de conserver sans animosité aucune, dans un coin lumineux de mon cœur tous les merveilleux souvenirs que j’ai avec celle que je remercie d’avoir traversée ma vie.

 

Je vois déjà des remarques s’élever ici et là tendant à penser que l’amitié ne peut héberger en son sein uniquement que du plaisir, juste un contentement commun. Évidemment. Mais toutes les affections ne se ressemblent pas, tous les amours sont uniques, ils se jouent dans des harmonies rares de cœur et d’âme bien souvent inaudibles au reste du monde.

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