Archives 2023

L’addition des violences

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

- Vous en prendrez bien une autre ?
- Une quoi ?
- Une tranche de vie, un petit morceau de mon existence.

Il est nécessaire de se référer à mon précédent billet d’humeur afin d’appréhender les premières lignes de celui-ci.
Douze mois se sont écoulés depuis le départ de ma fille partie poursuivre ses études dans une région éloignée de plus de trois heures de notre domicile. Malgré la satisfaction de pouvoir cocher la case « voler de ses propres ailes » inscrite sur notre feuille de route parentale cent fois froissée et défroissée, j’ai vécu ce départ telle une violence inouïe. Il m’a fallu faire le deuil de ce quotidien où il me suffisait de prononcer le prénom de mon ainée, pour la voir, lui parler, la serrer dans mes bras tout autant que ranger au creux de mes souvenirs mille autres habitudes (plumes, branches, brins de mousse) qui ont fait au fil du temps la singularité de notre nid, de nos liens. Ces renoncements ancrés dans un quotidien banal tenaient en son bras ma réalisation que plus rien ne serait comme avant. La cellule familiale se transformait, évoluait. Tourner encore et encore les pages noircies de l’histoire ne servait à rien. Je devais me résoudre à accepter ce qui ne serait plus, à m’approprier un autre présent.

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Parce que c’était elle, parce que c’était moi

Rédigé par Nathalie Legrand - - Aucun commentaire

Au fil des trop multiples saisons, telle une posologie médicamenteuse auto-prescrite, je me contentais de cette relation sans me poser de questions, était persuadée qu’elle m’amenait toujours et encore du bien. Seulement voilà, ce bien qui m’avait, dans les premiers temps, fait grandir, déclouer les fenêtres de mon existence planter dans mes habitudes et mes croyances d’antan, s’étiolait. Je subissais la relation, y laissais trop consumer des bouts de ce que j’aspirais à être, j’avais grandi, vieilli, ouvert les yeux en grand. Nos échanges au goût de plus en plus amer, ne me procuraient plus de plaisir, pire m’inspiraient de l’aigreur, j’avais l’impression d’être reléguée à la place d’une bénévole d’une association d’aide par l’écoute.
 

Christophe André indique « Se dire libre est présomptueux, mais travailler chaque jour à se libérer de ce qui nous fait mal, voilà un chemin possible ». Alors parce qu’une relation est comme une valse, qu’elle se danse à deux, une fois détournée de l’écran, il m’avait fallu réfléchir sur moi-même, sur le pourquoi j’étais demeurée si longtemps dans cette histoire alors qu’elle ne me nourrissait plus, mais encore pourquoi je m’étais tue, pourquoi j’avais supportais, pourquoi j’avais été trop souvent bien plus dans le besoin que dans l’envie.

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